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RIRE

Dans l’antiquité grecque, le 1er avril, soit 12 jours après la fête de l’équinoxe de printemps, était une journée dédiée au Dieu du rire. Cette journée était rythmée par de drôles de farces et des canulars en tout genre. Ce jour de fête a perduré dans l’histoire jusqu’à aujourd’hui.

 

Le rire est un réflexe mécanique en réponse à une stimulation plaisante, qui peut être psychique, comme une blague ou une situation physique, provoquée par les chatouilles, par exemple. Quand on rit, le diaphragme se contracte, à tel point qu’il masse les organes internes situés dans le ventre. Plus on rit, plus l’onde du rire se propage dans le corps pour solliciter jusqu’à 600 muscles différents, partant du visage et allant jusque dans les jambes ! Ainsi, le rire détend le corps tout entier, comme une gym douce.


Rire stimule la sécrétion d’endorphines, soit de morphine endogène. Ces neuropeptides également libérés par l’activité sportive ou sexuelle ont le pouvoir de diminuer l’anxiété et d’avoir des propriétés anti-douleur. Le rire renforcerait aussi le système immunitaire, en augmentant la production d’anti-inflammatoires naturels, en libérant les tensions musculaires et en favorisant l’oxygénation de l’organisme.


Rire abaisserait la fréquence cardiaque et réduirait la tension artérielle en quelques minutes. De ce fait, le rire lutte contre les maladies cardio-vasculaires en améliorant la circulation sanguine et en oxygénant le coeur.


Rire provoque un véritable "décrassage" du système respiratoire : 5 à 10 minutes de cette activité à "prédominance expiratoire" (c'est ce que dit la médecine) entraînent l'expulsion d'environ 0,5 L d'air vicié et l'arrivée de 2,5 litres d'air frais dans les poumons. Par ailleurs, lorsqu'on rit, on prend de grandes respirations par la bouche et on expire à fond : une respiration profonde et prolongée qui se rapproche de certains exercices de yoga.


Après un repas trop copieux, une bonne tranche de rire est bénéfique ! En effet, en faisant travailler les muscles profonds de la ceinture abdominale (le muscle transverse, par exemple), le rire entraîne un "massage" des viscères (dont les intestins), ce qui active mécaniquement le transit et, de fait, prévient la constipation. En outre, en mobilisant le diaphragme, le rire évite qu'il reste bloqué en position basse, un facteur courant de ralentissement de la digestion.


En 2001, des chercheurs américains ont réalisé une petite expérience : ils ont projeté un film comique à 52 volontaires puis ont mesuré les "paramètres immunitaires" des participants. Verdict ? Les scientifiques ont constaté une nette augmentation de l'activité des cellules "natural killer" (NK) chargées de détruire les cellules tumorales ou infectées par des virus ; les taux sanguins d'immunoglobulines (ces anticorps dont le rôle est de repérer et de neutraliser les menaces qui pénètrent dans l'organisme – virus, bactéries...) étaient également plus importants. Et cet effet positif s'est prolongé pendant 12 heures en moyenne. De plus, le rire favorise la production de globules blancs (leucocytes) dans le corps qui sont des cellules du système immunitaire.


Les vertus antalgiques du rire sont connues depuis les années 1970, lorsqu'un chercheur américain, le Dr. Norman Cousins, a décidé de combattre ses douleurs chroniques en regardant chaque jour 10 minutes de vidéos humoristiques. Grâce à ce "traitement", bien sûr associé à des médicaments, il est parvenu à gagner 2 heures quotidiennes sans douleur. En 2011, une étude britannique a confirmé cet effet antalgique : 15 minutes de franche rigolade augmenteraient ainsi notre seuil de tolérance à la douleur de 10 % environ, grâce à la libération dans l'organisme de bêta-endorphines, des molécules connues pour atténuer la perception de la souffrance.


Selon les dernières découvertes des neurosciences, le rire agirait ainsi directement sur les processus cognitifs en boostant en particulier l'attention et les capacités de mémorisation. Une expérience conduite en 2016 a d'ailleurs montré que faire rire des bébés de 18 mois après leur avoir montré comment utiliser un outil complexe leur permettait d'apprendre à l'utiliser de manière plus efficace. Et ça fonctionne à tout âge : chez les personnes âgées, rire permet de repousser le déclin cognitif et les pertes de mémoire...


Enfin, le rire augmente la confiance en soi. Cela peut paraître une évidence, mais le fait de rire aide à positiver dans la vie quotidienne. S’accorder une pause-détente en riant vous donne confiance en vous et vous aide à vous lier avec votre entourage et à développer des relations amicales. D'ailleurs, des études le montrent : les gens seraient séduits par celles et ceux qui ont un plus grand sens de l'humour. Et, d’après les experts, l’auto-ironie nous permettrait de mieux accepter nos erreurs.

Vu ses nombreuses vertus, le rire est de plus en plus utilisé pour soigner, ou du moins atténuer certains mal-être, notamment en milieu hospitalier. Pensons à ces clowns qui ont pour but de redonner le sourire aux enfants hospitalisés. Ils sont là pour rendre la douleur plus supportable.


D’autres buts sont visés dans les clubs du yoga du rire afin de se relaxer et d’évacuer le stress. Dans ces sessions qui s’apparentent à un cours de yoga, on apprend à respirer et on commence par forcer un rire. Comme celui-ci est contagieux, il n’est pas rare que tout le groupe finisse en fou rire. D’abord sceptique, je me suis rendue un jour à une session de yoga du rire avec mon mari. Nous avons tous les deux joués le jeu et, à notre grand étonnement, nous avons fini par un vrai fou rire tous les deux, ainsi que tous les autres participants. Et ça nous a fait un bien fou !


En conclusion, on peut donner comme conseil de rire le plus possible chaque jour, et de travailler son sens de l’humour. Ne dit-on pas : “Souriez à la vie et la vie vous sourira?”.


Article rédigé à partir des informations suivantes :

 

 

 


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