Trouver l'équilibre entre une espérance irréaliste, toujours décevante, et une absence d'espoir toujours déprimante.
Entre ces deux positions, la voie médiale : celle où l'on consent à être qui on est devenu.
La résilience, que Boris Cyrulnik compare à l'art de naviguer dans les torrents, se révèle naturelle pour certains, mais est le fruit d'un processus plus ou moins long pour d'autres. Sans être à l'abri de moments de nostalgie ou de révolte par rapport à l'avenir, se concentrer sur le présent, nos nouvelles capacités et nos nouvelles valeurs, permet de garder stable notre barque sur les flots.
Pour ne pas couler, quel moteur actionnez-vous pour reprendre possession de votre vie aujourd'hui?
Pour moi : la famille, la nature, la culture... à un autre rythme qu'avant...
La famille me donne une raison de vivre, de me battre pour tenir debout, avancer, poursuivre...
La nature me donne l'apaisement, le calme, la sérénité, mais aussi la possibilité de m'émerveiller encore des belles choses de la vie.
La culture me permet de m'évader, d'oublier les difficultés dans les lignes d'un livre, dans les traits d'une peinture, dans la courbe d'une statue; me libère quand je m'y adonne moi-même, car je suis toute entière dans ce que je suis en train de créer...
Nous ne sommes pas que douleur, fatigue, limites... Nous sommes encore et toujours plus que cela... même si l'équilibre est fragile...