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GASLIGHTING MEDICAL

  • Photo du rédacteur: Violaine Desmette
    Violaine Desmette
  • 26 mai
  • 2 min de lecture

Bien que la fibromyalgie soit reconnue par l’Organisation mondiale de la santé, elle reste encore mal comprise et, trop souvent, mal prise en charge par le corps médical. De nombreuses personnes atteintes témoignent d’une expérience fréquente : le gaslighting médical.


Ce terme désigne une forme de manipulation ou de mépris implicite exercée par certains professionnels de santé, qui consiste à minimiser, nier ou remettre en question les symptômes ou les préoccupations exprimés par un patient.


Dans le cas de la fibromyalgie, cela se traduit souvent par des phrases telles que :

  • "C’est dans votre tête."

  • "Vous êtes trop stressé(e), ça doit être psychosomatique."

  • "Vos analyses sont normales, donc tout va bien."


Ces réponses peuvent faire douter la personne malade de sa propre réalité, générer un sentiment de culpabilité ou d’incompréhension, et retarder considérablement la mise en place d’un traitement adapté.


Les manifestations du gaslighting médical


Chez les patient·es atteint·es de fibromyalgie, le gaslighting médical peut prendre plusieurs formes :

  • Négation des douleurs ou refus de prescrire des examens supplémentaires, au motif qu’« aucun signe objectif » n’est visible.

  • Étiquetage rapide comme anxieux, hypocondriaque ou dépressif, sans évaluer pleinement la situation.

  • Refus de reconnaître la fibromyalgie comme diagnostic légitime, parfois même en contradiction avec les recommandations médicales établies.

  • Manque d’écoute ou interruptions précoces, empêchant les patient·es de décrire leurs symptômes dans leur globalité.


Des conséquences graves


Les effets du gaslighting médical peuvent être profonds :

  • Perte de confiance dans le système de santé, voire évitement des consultations.

  • Aggravation de la souffrance psychique, avec un risque accru de dépression et d’isolement.

  • Retards de diagnostic et de traitement, laissant la maladie évoluer sans accompagnement.


Reprendre le pouvoir : comment mieux se faire entendre


Selon la professeure agrégée de médecine, Negin Hajizadeh, les patient·es disposent en moyenne de 11 secondes pour expliquer la raison de leur consultation avant d’être interrompus. Il est donc essentiel d’utiliser ce temps avec efficacité.

Voici une phrase clé à retenir :" Je suis ici parce que je souffre de douleurs diffuses dans tout le corps depuis [durée], et cela impacte mon sommeil, ma concentration et ma qualité de vie. J’ai besoin que cela soit pris au sérieux. »


Cette formulation permet de :

  • Exprimer clairement le motif de consultation.

  • Susciter une écoute attentive de la part du médecin.

  • Engager un dialogue collaboratif dès le début de l’entretien.


D’autres conseils utiles :

  • Préparez-vous à répondre à des questions classiques :

    • Depuis quand souffrez-vous de ces douleurs ?

    • Quels éléments aggravent ou soulagent vos symptômes ?

    • Comment cela affecte-t-il votre quotidien ?

  • Tenez un journal de symptômes, avec dates, intensité, et effets sur votre qualité de vie.

  • N’hésitez pas à venir accompagné·e d’un proche, qui pourra appuyer vos propos et vous aider à vous faire respecter.

  • Demandez un second avis médical si vous ne vous sentez pas pris·e au sérieux.


La fibromyalgie est réelle. La douleur est réelle. Et votre expérience mérite d’être entendue et respectée. En vous préparant à vos consultations et en affirmant clairement vos besoins, vous contribuez à restaurer une relation de confiance avec les soignants – une condition essentielle pour une prise en charge digne et efficace.


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