LA FENETRE DE JOHARI
- Violaine Desmette
- 30 mai
- 2 min de lecture

Vivre avec la fibromyalgie, c’est bien plus que gérer la douleur chronique, la fatigue ou les troubles du sommeil. C’est aussi traverser une véritable tempête intérieure : perte de repères, d’identité, et d’estime de soi.
Il arrive qu’on ne se reconnaisse plus. Ce qu’on faisait avec aisance devient difficile. Le regard des autres se trouble, entre incompréhension et préjugés. Et parfois, on finit par douter de sa propre valeur.
Alors, comment revenir à soi ?Comment réapprendre à se voir autrement ?La fenêtre de Johari peut être un point de départ.
Qu’est-ce que la fenêtre de Johari ?
La fenêtre de Johari est un modèle de connaissance de soi, créé par deux psychologues, Joseph Luft et Harry Ingham.Elle se compose de quatre zones qui représentent les différentes facettes de notre identité :
Zone ouverte : Ce que je sais de moi et que je montre aux autres (par exemple : je suis empathique, organisée).
Zone cachée : Ce que je sais de moi, mais que je garde pour moi (mes doutes, mes blessures, mes espoirs).
Zone aveugle : Ce que les autres perçoivent chez moi, mais que je ne vois pas (mon courage, ma résilience, mon humour…).
Zone inconnue : Ce que ni moi ni les autres ne connaissons encore (des ressources intérieures, des capacités inexprimées).
En quoi cela peut-il aider face à la fibromyalgie ?
Lorsque l’on vit avec la fibromyalgie, notre rapport à nous-mêmes est souvent fragilisé.
On cache une partie de ce qu’on vit (zone cachée qui grandit).
On oublie certaines qualités (zone aveugle qui s’étend).
On perd de vue ce que l’on est vraiment, au-delà de la maladie
Peu à peu, la zone ouverte se rétrécit : on ne montre plus que ce que l’on pense acceptable, supportable, visible. L’estime de soi en souffre.
Utiliser la fenêtre de Johari permet alors de se reconnecter à son identité profonde, au-delà des limitations imposées par la maladie.
Un exercice simple pour explorer sa fenêtre intérieure
Voici quelques questions pour vous aider à faire le point :
Zone ouverte : Qu’est-ce que je sais de moi et que je montre facilement ?
Zone cachée : Qu’est-ce que je garde pour moi, et pourquoi ?
Zone aveugle : Qu’est-ce que les autres apprécient chez moi, que j’ai du mal à voir ?
Zone inconnue : Qu’aimerais-je découvrir de nouveau ou retrouver en moi ?
Prendre le temps de répondre, même en quelques lignes, peut déjà ouvrir des pistes. Cela peut aussi permettre de reprendre contact avec ses qualités, sa singularité, et de restaurer un peu de confiance en soi.
Quand la fibromyalgie fragilise l’estime de soi, la fenêtre de Johari nous invite à élargir notre regard. Elle nous rappelle que derrière la douleur, il y a encore une personne riche, complexe, digne d’attention et de reconnaissance.
Parfois, il suffit d’un pas vers soi-même pour commencer à se redécouvrir.
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