LA PERSONNALITE DE TYPE D
- Violaine Desmette
- il y a 17 heures
- 2 min de lecture

Et si notre manière d’exprimer (ou non) nos émotions influençait notre santé ?
C’est tout l’enjeu de la personnalité de type D, un profil psychologique encore méconnu mais désormais bien documenté dans les recherches en santé mentale et physique. Identifiée dans les années 1990, cette personnalité intéresse particulièrement les spécialistes des troubles chroniques, comme la fibromyalgie ou le syndrome de fatigue chronique.
Qu’est-ce que la personnalité de type D ?
Le "D" vient de "distressed", qui signifie "angoissé" en anglais. Ce profil a été défini par le psychologue belge Johan Denollet, qui cherchait à comprendre pourquoi certains patients cardiaques avaient plus de complications ou de rechutes que d'autres, malgré un traitement identique.
Le type D repose sur deux dimensions clés :
L’affectivité négative : tendance à ressentir fréquemment des émotions désagréables comme l’anxiété, la colère ou la tristesse.
L’inhibition sociale : difficulté à exprimer ses émotions ou à demander de l’aide, souvent par peur du jugement ou du rejet.
Quand ces deux traits sont présents de manière stable, on parle de personnalité de type D.
Pourquoi ce profil est-il important ?
Ce n’est pas une pathologie, ni un trouble de la personnalité, mais une disposition psychologique stable. Et pourtant, elle agit comme un amplificateur de stress. Les personnes de type D ont tendance à internaliser ce qu’elles ressentent, sans l’exprimer, ce qui peut :
augmenter leur niveau de stress chronique,
affecter leur immunité,
aggraver les symptômes physiques comme la douleur ou la fatigue,
et parfois nuire à leur relation au soin (retards de diagnostic, difficultés à parler des symptômes…).
Type D et maladies chroniques : un lien bien documenté
Des études montrent que ce profil est plus fréquent chez les personnes souffrant :
de maladies cardiovasculaires,
de douleurs chroniques comme la fibromyalgie,
de syndromes de fatigue,
de troubles inflammatoires ou auto-immunes.
Une récente étude israélienne, parue dans la revue PeerJ, révèle que chez les personnes atteintes de fibromyalgie, les traits de personnalité comme l’inhibition émotionnelle ou l’alexithymie (difficulté à identifier ses émotions) sont associés à des symptômes plus intenses. Pas parce qu’ils "causent" la maladie, mais parce qu’ils influencent la manière dont on la vit.
Peut-on évoluer au-delà du type D ?
Il est tout à fait possible d’agir sur ces traits et de mieux vivre avec eux :
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut aider à apprivoiser ses émotions et à les exprimer de façon plus fluide.
La pleine conscience ou la méditation permettent de prendre du recul face au stress.
Le renforcement des relations sociales est aussi un levier puissant, même pour ceux qui ont tendance à se refermer.
Le but n’est pas de "changer de personnalité", mais de retrouver plus de flexibilité émotionnelle, pour mieux vivre avec soi-même et avec les autres.
Connaître son profil de personnalité, c’est se donner une clé pour mieux comprendre ses réactions face à la douleur, au stress ou à la maladie. Si vous vous reconnaissez dans certains traits du type D, ne culpabilisez pas : il ne s’agit pas d’une faiblesse, mais d’un signal que votre système émotionnel a besoin d’attention et de soutien.
Chaque profil a ses forces, ses défis… et ses solutions.