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LE MORAL

Le moral est un pneu.


Gonflé à bloc, trop parfois, il réduit notre adhérence à la réalité, nous fait prendre des risques inconsidérés, provoquant une usure inopinée de notre énergie. Nous voilà alors plus sensibles aux chocs physiques ou émotionnels, nous menant éventuellement en danger d’exploser ou d’imploser.


Le moral est un pneu.


Sous-gonflé, il nous ralentit, nous fait sentir chaque imperfection du chemin, comme autant de nids-de-poule dans notre quotidien. Il nous rend plus vulnérables, pesant sur nos ressources jusqu'à alourdir chacun de nos pas. Notre énergie s'effrite, nous avançons à contrecœur, notre cœur s'épuise sous l'effort inconstant, gaspillant notre carburant mental et émotionnel.


Le moral est un pneu.


Parfois, il porte en lui un clou, une blessure invisible qui lentement dégonfle notre entrain, sans bruit mais avec constance. Nous tentons de continuer, serrant les dents, mais le poids de cette fuite se fait sentir. Petit à petit, le manque de pression nous expose à de plus grands dangers : la perte de contrôle, la fatigue accrue, la peur de l'éclatement.


Le moral est un pneu.


Et comme tout pneu, il mérite attention, soin et ajustement. Quand il est équilibré, ni trop ni trop peu, il nous offre un juste appui, une adhérence solide, nous permettant de garder le cap en toute sécurité. Il nous protège des secousses, nous guide sur le chemin, faisant de chaque tournant une occasion de découvrir une nouvelle route sans défaillir.


Le moral est un pneu. Et pour avancer, il a besoin d’être entretenu, surveillé, réparé parfois. Car c'est lui qui, discrètement, nous porte au bout du voyage.


Le moral est un pneu.


Et comme tout pneu, il ne peut rouler indéfiniment sans entretien. Ces petites attentions, ces gestes qui paraissent anodins, sont comme les coups de pompe nécessaires quand la pression descend. Un mot doux, un sourire, un message qui arrive juste quand il le faut, ce sont les mains tendues qui nous regonflent, qui nous redonnent un peu de force pour avancer.


Un simple "je pense à toi" ou "tu es important pour moi" agit comme une vérification de routine, un moment où quelqu'un veille discrètement sur la route que l’on parcourt, et sans le savoir, nous aide à éviter la défaillance. Quand nos pneus sont un peu plats, ces marques d’attention réparent les petites fuites de notre cœur et nous empêchent de rester à l'arrêt.


L’entretien du moral, ce sont ces gestes invisibles mais essentiels, qui prennent soin de nous, comme on le fait pour un pneu avant un long trajet. Et en retour, à chaque sourire reçu ou partagé, nous sommes mieux équipés pour prendre soin des autres, pour continuer à avancer ensemble, solidaires dans le voyage.

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