MALAISE POST-EFFORT
- Violaine Desmette
- 12 sept.
- 2 min de lecture

Le malaise post-effort est bien connu dans l’encéphalomyélite myalgique / syndrome de fatigue chronique (ME/CFS), mais les recherches récentes montrent qu’il est également présent chez de nombreuses personnes atteintes de fibromyalgie.
Qu’est-ce que le malaise post-effort (PEM) ?
Le PEM correspond à une aggravation inhabituelle des symptômes après un effort physique ou mental.
Il ne survient pas forcément immédiatement : il peut apparaître 12 à 48 heures après l’effort, parfois même plus tard.
Sa durée est variable : il peut persister quelques jours à plusieurs semaines.
Contrairement à la fatigue “normale” après l’exercice, il s’agit d’une réponse anormale du corps, où la récupération est retardée ou incomplète.
Pourquoi survient-il ? Ce que dit la recherche
Les causes précises ne sont pas encore totalement comprises, mais plusieurs mécanismes biologiques sont suspectés :
Dysfonctionnement des mitochondries
Les mitochondries sont les “centrales énergétiques” de nos cellules : elles transforment l’oxygène et les nutriments en énergie utilisable. Chez certaines personnes fibromyalgiques, elles semblent moins efficaces, ce qui entraîne une fatigue disproportionnée et une récupération beaucoup plus lente.
Sensibilisation du système nerveux central
Le système nerveux central (cerveau et moelle épinière) peut amplifier exagérément les signaux de douleur et de fatigue. Résultat : un effort modéré est perçu comme une agression majeure par le corps.
Déséquilibre immunitaire et inflammation
L’effort déclenche normalement une réponse immunitaire contrôlée. Mais dans la fibromyalgie, on observe parfois une surproduction ou une persistance de molécules inflammatoires appelées cytokines. Ces “messagers chimiques” entretiennent la douleur et la fatigue au lieu d’aider à la récupération.
Troubles du sommeil et récupération insuffisante
Le sommeil profond est souvent perturbé dans la fibromyalgie. Or, sans récupération nocturne efficace, l’organisme n’arrive pas à compenser l’effort, ce qui favorise le PEM.
Variabilité individuelle
Chaque personne a un seuil différent de tolérance à l’effort : ce qui est bénéfique pour l’une peut déclencher une rechute sévère chez l’autre.
Comment limiter le risque de malaise post-effort ?
Le pacing (gestion de l’énergie) : répartissez vos activités sur la journée, alternez effort et repos, évitez les “pics” d’activité.
Avancez par petites étapes : commencez par des durées très courtes, à intensité minimale. Augmentez uniquement si votre corps le tolère.
Identifiez vos déclencheurs personnels : certains tolèrent mieux la marche lente, d’autres préfèrent la natation douce ou des exercices de respiration.
Soignez la récupération : donnez une place au sommeil, à l’alimentation équilibrée, à l’hydratation et aux moments de relaxation.
Cherchez un accompagnement adapté : un professionnel formé (kinésithérapeute, physiothérapeute, médecin de la douleur) peut vous aider à élaborer un programme réaliste et personnalisé.
Le malaise post-effort n’est ni une faiblesse ni un manque de volonté : c’est une réaction biologique réelle, documentée par la science. Elle implique des anomalies dans la production d’énergie (mitochondries), la régulation nerveuse (système nerveux central) et la réponse immunitaire (cytokines).
Il ne s’agit pas de renoncer à bouger, mais plutôt d’apprendre à bouger autrement, avec prudence, en respectant vos limites et en intégrant le repos dans vos activités.



