La fibromyalgie semble caractérisée par des perturbations complexes impliquant le métabolisme énergétique (mitochondries), le microbiote intestinal, l’équilibre hormonal (thyroïde et surrénales) ainsi que les neurotransmetteurs du cerveau. Ces désordres fonctionnels peuvent expliquer des manifestations cliniques telles qu’un seuil de douleur abaissé, une fatigue chronique, des troubles intestinaux, des troubles cognitifs et même un état anxio-dépressif.
L’approche en médecine fonctionnelle et nutritionnelle va consister à rééquilibrer le mieux possible ces perturbations qui sont souvent méconnues par la médecine classique.
Selon ses partisans, la médecine fonctionnelle cherche à identifier et à traiter les causes profondes de la maladie. En considérant le corps comme une seule unité intégrée de la même manière qu’un jardinier cherchera à traiter les racines d’un arbre pour corriger les problèmes liés au tronc ou aux feuilles, cette branche médicale traite l’ensemble du système, pas seulement les symptômes. Cependant, par souci d’éthique, il convient de préciser qu’il s’agit d’une médecine alternative que certains médecins n’avalisent pas et contre laquelle d’autres mettent en garde en la qualifiant de pseudo-sciences. My Fibro ne fait que relayer l’infromation. A vous de vous faire votre propre idée.
Probablement chaque personne souffrant de fibromyalgie a des déséquilibres qui lui sont propres. Selon la médecine fonctionnelle, il est donc nécessaire de les individualiser et de les prendre en charge si l’on veut améliorer l’état de santé de la personne souffrant de fibromyalgie. Dans cette maladie, quatre grandes perturbations doivent être évaluées et corrigées, à savoir :
Les perturbations de la fonction de l’intestin et du microbiote
La fibromyalgie est fréquemment associée à des troubles gastro-intestinaux dont le plus connu est le colon irritable. Dans ces deux pathologies, il existe un déséquilibre de la sérotonine qui joue un rôle dans la motricité intestinale et la perception de la douleur.
D’autre part, le microbiote semble jouer un rôle déterminant dans ce syndrome à travers son impact sur l’immunité et le cerveau. On sait également que les bactéries peuvent libérer des métabolites pouvant perturber notre humeur et nos perceptions de la douleur. La recherche est active dans ce domaine et de plus en plus d’études se penchent sur le rôle possible de certains probiotiques, appelés psychobiotiques pouvant influencer notre cerveau.
Les perturbations de la production d’énergie des mitochondries
La production de notre énergie provient de petites structures dans la cellule appelée mitochondries. Elles produisent 95 % de l’énergie de notre corps en convertissant l’oxygène et nos substrats alimentaires en ATP qui est la monnaie énergétique de notre organisme. Les mitochondries sont toutefois très sensibles au stress oxydatif et leur dysfonctionnement peut être responsable de diverses maladies dégénératives (fatigue chronique, cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires, etc.). Or, de nombreuses études récentes indiquent que le stress oxydatif semble jouer un rôle déterminant dans la fibromyalgie.
Les perturbations des hormones de stress et des neurotransmetteurs du cerveau
Chez toute personne fatiguée, il est nécessaire d’évaluer la fonction des glandes surrénales et éventuellement des neurotransmetteurs cérébraux. En effet, lors d’un stress chronique, on constate une augmentation des catécholamines (adrénaline, noradrénaline) produites par les glandes surrénales, associée à une hyperstimulation du système nerveux sympathique. Le cortisol, également produit par les glandes surrénales, est une autre hormone de stress donc son dosage peut indiquer une dysfonction des surrénales. Le cortisol en excès peut être le reflet d’un stress chronique qui risque à la longue d’épuiser nos réserves physiologiques. Dans la fibromyalgie, on peut observer aussi un cortisol bas avec une augmentation des catécholamines, ce schéma est également retrouvé dans le stress post-traumatique. Cela peut expliquer, la survenue d’une fibromyalgie chez des personnes sous stress important ou lors d’événements traumatisants (traumatisme psychologique, abus, etc.).
Les déséquilibres fonctionnels éventuels de la thyroïde
La thyroïde est responsable de la production d’hormones qui jouent un rôle essentiel dans notre métabolisme. La thyroïde produit principalement 2 hormones, plus de 80 % de la production c’est de la T4 qui est une hormone de réserve inactive et environ 10 % c’est de la T3 qui est la forme active. C’est dans nos tissus, en grande partie dans le foie, mais également dans d’autres organes (cœur, muscles, cerveau, etc.) que la conversion de l’hormone T4 en sa forme active T3 se produit. La TSH (thyroidstimuling hormone), produite par notre hypophyse cérébrale va influencer les niveaux de formation de T4 et T3. Si le niveau de TSH est élevé, cela indique que la thyroïde a besoin d’être stimulée, suggérant ainsi que quelque chose ne fonctionne pas bien avec la thyroïde. La plupart des médecins se contentent de doser la TSH pour évaluer la fonction de la thyroïde. Toutefois, avoir une thyroïde qui ne fonctionne pas bien sans avoir à proprement parler une hypothyroïdie clinique claire ou des valeurs hormonales pathologiques semble de plus en plus fréquent.
Les symptômes d’une hypothyroïdie sub-clinique sont souvent discrets et peuvent inclure :
· des extrémités froides ou une certaine frilosité
· des cheveux cassants, fins, une peau sèche
· une constipation rebelle
· une fatigue anormale
· une prise de poids progressive
· des douleurs articulaires et musculaires
· des troubles cognitifs
· au niveau du visage, on peut noter des poches sous les yeux et un amincissement de la partie externe des sourcils.
On peut dès lors comprendre qu’une hypothyroïdie sub-optimale peut se manifester par des symptômes proches de la fibromyalgie. C’est pourquoi, chez toute personne se plaignant de douleurs chroniques et de fatigue, il faut rechercher une dysfonction de la thyroïde. Les tests doivent être complets et ne pas se contenter d’une TSH (comme le font souvent les médecins). D’autre part, il arrive que le problème provienne non pas d’une anomalie de la production d’hormones, mais d’une mauvaise conversion de l’hormone de réserve T4 en forme active T3. Cette conversion s’effectue grâce à l’enzyme 5-déiodinase qui nécessite pour bien fonctionner certains micronutriments (vitamine A, D, sélénium, zinc, B12, etc.) et surtout cette conversion peut être bloquée par le stress, certains médicaments (par exemple bêta bloquants) ou certains toxiques (métaux lourds, pesticides, PCB, etc.). Dans tous les cas, si des éléments cliniques font suspecter une mauvaise fonction de la thyroïde, il faut approfondir le bilan thyroïdien et se poser la question d’une prise en charge spécifique malgré des valeurs sanguines rassurantes.
Que propose la médecine fonctionnelle ?
Chaque personne souffrant d’une fibromyalgie a des caractéristiques particulières, une histoire psychologique unique, des déséquilibres physiologiques et des carences qui lui sont propres. C’est pourquoi il est difficile de donner une marche à suivre identique pour chaque fibromyalgie. En effet, peut-être chez une personne, un stress chronique, un traumatisme affectif ou une dépression vont jouer un rôle déterminant et la prise en charge de la psyché est primordiale dans un premier temps. Pour une autre personne, il faut soutenir une thyroïde déséquilibrée ou des glandes surrénales épuisées. Pour une autre, le problème intestinal sera prioritaire (SIBO, candidose) alors que certains seront victimes d’une intoxication fatiguant les mitochondries (pesticides, métaux lourds, vaccins, etc..). Le plus souvent, il est nécessaire d’agir de façon combinée, mais toujours en donnant une priorité à certaines perturbations selon le profil individuel.
Quoi qu’il en soit, voici des conseils généraux qui ne peuvent faire de mal à personne, en tous cas, si l’on est encadré par des personnes compétentes :
Ayez une alimentation saine
Il existe certaines recommandations importantes. Ces recommandations différencient une alimentation santé d’une alimentation plus néfaste. Il s’agit principalement de manger des aliments frais, les moins transformés possibles, de manger chaque jour beaucoup de légumes et des fruits frais. Il s’agit également d’éviter les sucres et ces dérivés ainsi que les féculents et les céréales raffinées. Il faut également éviter les mauvaises graisses, surtout les graisses Trans, manger raisonnablement et prendre le temps de mâcher. Certaines diètes d’exclusion se sont montrées intéressantes dans la prise en charge de la fibromyalgie. Il est conseillé d’être suivi par une nutritionniste pour trouver la diète adaptée et éviter les carences, ce que My Fibro vous proposera bientôt…
La prise de compléments alimentaires est aussi un bon investissement santé, même s’il est coûteux. Le conseil du médecin ou d’une diététicienne s’avère judicieux en la matière.
Faites régulièrement de l’exercice et bougez
Il est difficile de faire de l’exercice, surtout si l’on souffre de douleurs et de fatigue. Au fur à mesure que l’on va mieux, il faut progressivement augmenter son activité physique en intégrant assouplissements et exercices aérobic et de force selon tolérance. Bouger en groupe et/ou avec un professionnel de la santé est une aide indéniable. Pour cette raison, My Fibro a mis en place des séances de kiné en piscine et propose de se réunir lors des marches ADEPS.
Prenez le temps de vous reposer et de bien dormir
Il faut être conscient de l’importance d’avoir un sommeil de qualité et de se reposer dans la journée lorsqu’on en ressent le besoin, par exemple en faisant une courte sieste. Dans l’ensemble, il est essentiel de respecter son rythme biologique jour et nuit. Ainsi, il est conseillé d’avoir des habitudes de sommeil régulier en se couchant entre 22 h et 23 h au plus tard et en se réveillant toujours dans les mêmes heures, par exemple, entre 6 h 30 et 7 h 30. Dans les deux heures qui précèdent le coucher, éviter les lumières vives et les écrans de téléphone, d’ordinateur dont l’excès de lumière bleue empêche la sécrétion de mélatonine. Vous pouvez mettre des filtres sur vos écrans ou porter des lunettes ambrée qui filtrent la lumière bleue.
Réduisez votre niveau de stress
Dans notre société, le stress est devenu omniprésent, au travail, à la maison même dans nos loisirs. À force, le stress répété peut complètement épuiser notre métabolisme et provoquer des douleurs. Il représente probablement une composante majeure de la fibromyalgie. De plus, les gens stressés recherchent des stimulants pour tenir le coup comme une consommation excessive de café et/ou une alimentation riche en sucres qui finalement finit par épuiser encore plus. Des techniques de gestion du stress comme la méditation en pleine conscience et le yoga adaptatif qui vont vous être proposés par My Fibro dans un avenir proche et la cohérence cardiaque, facilement accessible sur You Tube, peuvent vraiment vous aider. Il existe bien entendu de nombreuses techniques possibles utilisant la respiration profonde, la relaxation, des mouvements doux ainsi que des approches cognitivo-comportementales, y compris la sophrologie que les membres de My Fibro seront invités à tester aussi…
Nettoyez votre environnement
Il faut prendre le temps de nettoyer son environnement, afin de réduire au maximum l’exposition aux polluants et aux produits chimiques qui surchargent nos cellules. Rappelez-vous que la pollution à l’intérieur d’une maison est souvent plus importante qu’à l’extérieur, donc pensez aussi à aérer régulièrement vos pièces de vie. Promenez-vous dehors dans la nature. Réduisez votre exposition aux polluants en achetant des produits de nettoyage bio pour la maison et le linge, ou faits maison. Tout ce que l’on met sur sa peau peut pénétrer dans notre corps et donc utilisez des produits pour le corps avec le moins de produits chimiques possibles. Cela vous intéresserait-il que My Fibro vous propose des ateliers de confection de tels produits ?
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