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MEDITATION ET PACING

Dans un village, vivait un bûcheron qui depuis de nombreuses années coupait le bois pour la communauté.

Un jour, un jeune bûcheron vient à s'installer dans le village et commence à faire de la concurrence à l'ancien. Celui-ci fait alors remarquer au chef du village, qu'il n'y a pas de place dans le village pour deux bucherons et demande à ce qu'une décision soit prise à ce sujet. Le chef du village ne voulant froisser ni l'un ni l'autre, décide alors d'organiser un concours, le vainqueur devenant le seul bûcheron pouvant officier pour le village.

Donc, les deux candidats pour le poste s'engagent pour cette compétition. Dans cette compétition, les concurrents auront une journée pour couper le plus de bûches possible. Celui qui débitera le plus de bois obtiendra le droit d'être le bûcheron officiel du village.

Le jour donné, la compétition commence, et les deux candidats attaquent fortement leur bûches, et fendent le bois à une vitesse exceptionnelle.

Après une heure, cependant, et à la grande surprise des villageois comme de son concurrent, le plus âgé s'arrête, puis prend une pause de plusieurs minutes et monte sur la colline. Après cette pause, il continue à fendre les bûches à un rythme remarquable. Une autre heure passe et l'homme prend une deuxième pause.

Ce comportement continue et tout le long de la compétition le plus âgé des bucherons prend des pauses à chaque heure jusqu'à ce que la cloche sonne, signalant la fin de la course de fendage.

Les juges commencent le décompte et à leur grande surprise trouvent que l'homme qui a pris les courtes pauses à chaque heure a remporté la compétition car il a fendu bien plus de bois que son adversaire qui ne s'était pourtant pas arrêté.

Le plus jeune demande alors « Comment avez-vous pu remporter cette compétition alors que vous êtes plus âgé et que vous avez en plus pris de nombreuses pauses?».

« J'utilisais ces pauses pour affûter ma hache », répondit le vieil homme.


L’histoire du bûcheron, le pacing et la pleine conscience


Dans l’histoire du vieux bûcheron, nous avons vu comment il prend des pauses régulières pour affûter sa hache, tandis que le jeune bûcheron s'épuise en travaillant sans relâche. En reliant cette image au pacing, on comprend l'importance de prendre des pauses pour récupérer et ainsi mieux gérer l’énergie et la douleur.


Mais, au-delà des pauses physiques, on peut imaginer que le vieux bûcheron profite aussi de ces moments pour pratiquer une forme de pleine conscience. En effet, lors de ses pauses, il se reconnecte à son environnement, à son corps, et à son outil (la hache), tout en maintenant une concentration sur le présent. Cela reflète bien les principes de la méditation de pleine conscience dans la gestion de la douleur chronique et du stress.


La pleine conscience pour affûter son esprit et gérer la douleur


La méditation de pleine conscience (ou mindfulness) consiste à porter une attention bienveillante et non jugeante à l’instant présent. C’est un outil précieux pour les personnes atteintes de fibromyalgie et d’autres conditions de douleur chronique, car elle aide à modifier la perception de la douleur et à réduire son impact psychologique.


  • Réduction de la perception de la douleur : En pratiquant la pleine conscience, les personnes apprennent à observer leurs sensations physiques (y compris la douleur) sans y réagir automatiquement ou les amplifier par la peur, l’anxiété ou la frustration. Plutôt que de se laisser envahir par la douleur, elles développent la capacité à l'accepter sans jugement, ce qui peut réduire l'intensité ressentie de la douleur.


  • Gestion du stress : La douleur chronique est souvent exacerbée par le stress, qui tend les muscles et augmente les symptômes. La méditation de pleine conscience réduit le stress en ancrant la personne dans l’instant présent, comme le vieux bûcheron qui prend du recul pour se ressourcer. Cela permet de rompre le cercle vicieux où le stress aggrave la douleur, et où la douleur intensifie le stress.


  • Amélioration de la qualité de vie : En prenant conscience de chaque moment, les personnes atteintes de fibromyalgie peuvent rediriger leur attention vers des aspects plus positifs de la vie, même au milieu de la douleur. Comme le vieux bûcheron qui, malgré son âge, sait tirer parti de chaque instant pour rester performant, la pleine conscience permet de mieux vivre avec la douleur et de trouver des moments de répit et de calme au quotidien.


Comment la pleine conscience et le pacing se rejoignent


Le pacing et la méditation de pleine conscience sont deux pratiques qui se complètent. Là où le pacing aide à gérer l’énergie physique, la pleine conscience aide à gérer l’énergie mentale et émotionnelle.


  • Des pauses conscientes : Dans l’histoire du bûcheron, chaque pause qu'il prend pour affûter sa hache peut être vue comme un moment de pleine conscience. Plutôt que de simplement se reposer, il utilise ce temps pour être pleinement présent à sa tâche, ce qui le rend plus efficace à long terme. Pour les personnes atteintes de fibromyalgie, prendre des pauses conscientes et faire attention à leur corps durant ces moments peut améliorer la gestion de la douleur et éviter l’épuisement.

  • Écouter son corps : Comme le vieux bûcheron qui connaît ses limites et sait quand s'arrêter, la pleine conscience invite les personnes atteintes de fibromyalgie à écouter leur corps attentivement, sans jugement. Cela leur permet de mieux identifier quand elles ont besoin de repos, d’étirer leurs muscles, ou de ralentir, tout en évitant de se surmener.

  • Prévention de la “montée en flèche” des symptômes : Le pacing permet d’éviter les pics d'épuisement en étalant les efforts, tandis que la méditation de pleine conscience aide à éviter la “montée en flèche” des symptômes émotionnels et mentaux, comme l’anxiété ou la frustration face à la douleur. Ensemble, ces deux approches aident à maintenir un équilibre à la fois physique et psychologique.


Affûter la hache et l’esprit


L’histoire du bûcheron ne parle pas seulement d’efficacité physique, mais aussi d’une sagesse qui s’applique directement à la gestion de la douleur chronique, comme la fibromyalgie. En prenant des pauses régulières pour affûter sa hache, le vieux bûcheron montre qu'il sait ménager ses ressources pour rester performant. En parallèle, la méditation de pleine conscience peut être vue comme l’art d’affûter son esprit pour mieux gérer la douleur et le stress.


Pour une personne atteinte de fibromyalgie, l’adoption du pacing est un moyen de maintenir son énergie physique, tandis que la méditation de pleine conscience permet de cultiver un mental plus calme et résilient face aux défis de la maladie. Ensemble, ces deux approches permettent d’améliorer la qualité de vie et de mieux vivre avec la douleur.


Texte rédigé à partir du livre de V.BURCH et D PENMAN, Soulager la douleur avec la pleine conscience, éd. De Boeck Supérieur.

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