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MINUTE FIBROSOPHIQUE : RESOLUTIONS

Dans notre langage courant, le mot "résolution" évoque souvent ces fameuses "bonnes résolutions" que nous prenons avec enthousiasme, particulièrement au seuil d'une nouvelle année. Pourtant, se pose immédiatement une question : si certaines résolutions sont dites "bonnes", alors d'autres doivent être "mauvaises"? Que signifient ces distinctions, et que disent-elles de notre rapport à nous-mêmes et à nos choix?


La résolution, dans son essence, suggère une forme de décision. Mais "se résoudre à" implique souvent un renoncement, une acceptation forcée d'une situation que l'on n'a pas tout à fait choisie. Ce verbe porte en lui une nuance de capitulation, comme si nous devions nous plier à des événements ou des contraintes extérieures. Et c'est justement ici que le bât blesse : pourquoi devrions-nous consentir à perdre le contrôle de nos propres décisions, voire de nous-mêmes?


Dans notre monde contemporain, où les choix pullulent mais où la responsabilité semble de plus en plus diluée, prendre une décision autonome devient un acte révolutionnaire. Nous avons tendance à déléguer : à nos proches, à des experts, à des institutions. Cette tendance est d'autant plus marquée lorsque notre corps nous trahit, comme c'est souvent le cas avec des maladies limitantes telles que la fibromyalgie. Dans ces moments-là, la tentation de remettre nos choix entre les mains des autres, d'accepter une dépendance presque fataliste, peut paraître irrésistible.


Mais refuser cette délégation, c'est affirmer son pouvoir sur soi-même. La lecture d'ouvrages tels qu'"Un monde presque parfait" de Laurent Gounelle peut être une étincelle dans cette lutte pour conserver ce pouvoir. Gounelle nous rappelle que c'est dans la conscience de nos choix, et non dans la soumission aux circonstances, que réside notre liberté.


Alors, quelles décisions prendre pour cette nouvelle année? Peut-être devons-nous commencer par transformer la question elle-même. Non pas "Quelles résolutions vais-je adopter?", mais "Quels engagements vais-je choisir consciemment pour moi-même?". Choisir de respecter ses limites tout en repoussant doucement ce qui semble impossible. Choisir de ne pas laisser la maladie éclipser l’éclat de ses envies. Choisir de s'accorder le droit à l'imperfection tout en s'engageant à progresser.


Prendre des décisions, même dans un quotidien alourdi par la douleur ou les doutes, est une manière de dire "je suis". C'est refuser de devenir un spectateur passif de sa propre existence. Ces décisions n’ont pas besoin d’être grandioses ou spectaculaires. Parfois, il s’agit simplement de se dire : "Aujourd'hui, je choisis de m'écouter" ou "Je choisis de prendre ce temps pour moi."


Pour cette année nouvelle, alors que la notion de résolutions s'éteint peut-être dans le flou de ses ambiguïtés, faisons place à la clarté des décisions conscientes. Elles sont les pierres de notre chemin, celui que nous construisons, pas à pas, même sous le poids des épreuves. Et dans cette construction, nous retrouvons la plus grande des libertés : celle d'être pleinement acteur de notre vie.


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