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MINUTE FIBROSOPHIQUE : SOURIRE

  • Photo du rédacteur: Violaine Desmette
    Violaine Desmette
  • 15 juil.
  • 2 min de lecture
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On dit souvent que le sourire est une force. Qu’il est courage. Qu’il est lumière.

Mais parfois, ce sourire dérange.


Quand on vit avec une maladie chronique, douloureuse, invisible comme la fibromyalgie, sourire peut être un acte de résistance… mais aussi une source de malentendu. Ou plutôt : mal vu.


Parce qu’on sourit, on croit que tout va bien. Parce qu’on rit, on suppose qu’on ne souffre pas. Et si on est maquillée, bien habillée, debout… alors vraiment, comment pourrait-on être malade ?


Faut-il donc cesser de sourire pour être crue ? Faut-il renoncer à toute joie visible pour espérer être entendue, reconnue, aidée ? Une membre, un jour, m’a confié ceci avant un rendez-vous crucial :“J’efface mon sourire. Je ne me maquille pas. Il faut avoir l’air malade pour être prise au sérieux.” Ce n’était pas moi. Mais c’est pourtant nous tous que cette phrase éclabousse.


Parce que c’est ça, la réalité dans laquelle on vit. Une société où la souffrance doit se montrer sur le visage pour être crue. Où tenter d’aller bien devient suspect. Où sourire invalide le diagnostic.


Mais on peut être malade et vouloir exister autrement que dans la plainte. On peut être malade et avoir envie de rire, de plaire, de se sentir belle, de faire des projets. Et cela n’enlève rien à la douleur.


Alors non, le sourire ne veut pas dire que tout va bien. Et oui, parfois, sourire est ce qui permet de tenir. Mais que ce sourire ne soit pas une preuve contre nous. Qu’il soit reconnu pour ce qu’il est : un choix, une respiration, une manière d’aller chercher la joie malgré tout. Pas un mensonge.


Il est temps de cesser de demander aux malades de ressembler à leur maladie. On peut être malade et vouloir vivre pleinement. On peut être souffrante et être joyeuse. Les deux ne s’excluent pas. Et aucun ne devrait jamais nous disqualifier.

 

 
 
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