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MINUTE FIBROSOPHIQUE : TEMPS

Il y a un temps pour tout.


Un temps pour pleurer et faire son deuil. Un temps pour rire et espérer, se reconstruire et même chanter, danser…


Il faut juste se laisser le temps.


Ne souffrons-nous pas de douleurs chroniques ? « Chronique » est un mot emprunté, au XIVème siècle, au bas latin « chronicus », dérivé du grec « khronos », qui signifie « temps ».


Dans la mythologie alexandrine et romaine, Chronos est le père des Heures, personnifications des douze heures du jour ou de la nuit. Il aurait eu trois enfants, dont Chaos…


Je ne pense pas que nous laisser le temps de digérer l’annonce de la maladie engendre le chaos… Enfin, si : au début, tout est chamboulé, on ne se reconnaît plus. Mais le temps, au contraire, apaise les tourments : on s’apprivoise ; on apprivoise l’autre que l’on est devenu. C’est valable pour l’entourage aussi.


Les maladies chroniques sont des affections qui se prolongent dans le temps, qui ne guérissent pas spontanément et dont la guérison est rarement complète. 

Comment penser que ce qui met du temps à s’installer, à s’ancrer en nous, puissent en un coup de baguette magique être adopté du jour au lendemain ?


L’acceptation ne signifie pas la résignation, mais plutôt l'adaptation à une nouvelle réalité.


Contrairement à de nombreux autres animaux dotés de moyens de défense naturels, l'homme a dû compter sur son ingéniosité et sa capacité à innover pour survivre. Ainsi, la capacité d'adaptation de l'homme, née de ses faiblesses physiques, est devenue la clé de sa résilience et de son succès, démontrant que l'innovation et la coopération peuvent surmonter même les plus grands défis de la nature.


Pour poursuivre sa vie avec la maladie, il s’agit de devenir également créatif pour réinventer son existence, de tirer parti de la coopération entre malades et d’accepter l’aide qu’on nous offre, voire la solliciter.

 

En fin de compte, accepter la fibromyalgie, c'est embrasser un chemin de résilience et de bienveillance envers soi-même. C'est reconnaître que, malgré les obstacles, il est possible de trouver un nouvel équilibre et de mener une vie enrichissante.


Cependant, se laisser le temps de l'acceptation est crucial. Ce processus n'est pas immédiat et nécessite une patience envers soi-même. Accepter une telle condition de vie avec une maladie chronique douloureuse qui peut être invalidante implique de traverser diverses émotions, de la colère à la tristesse, avant de parvenir à une forme de sérénité. Cette période de transition permet de mieux comprendre ses propres besoins et de trouver des stratégies pour vivre au mieux avec la maladie.


En prenant le temps nécessaire, on évite de se précipiter vers des solutions inadaptées et on permet à l'esprit et au corps de s'ajuster progressivement à cette nouvelle réalité. Cette démarche est essentielle pour construire une qualité de vie où la maladie, bien que présente, ne définit pas entièrement notre personne.


Il est à noter, cependant, que l’acceptation n’est pas quelque chose d'acquis une fois pour toutes; c'est un processus continu et évolutif. Les personnes atteintes de maladies chroniques peuvent éprouver des hauts et des bas dans leur parcours d'acceptation. Certaines journées, l'acceptation peut sembler plus facile, tandis que d'autres jours, les défis physiques et émotionnels peuvent rendre cette acceptation plus difficile. La nature fluctuante de la fibromyalgie, avec des périodes de rémission et de rechute, exige une adaptation constante.


L'acceptation doit être redéfinie et réaffirmée régulièrement en fonction de l'évolution de la maladie et des changements dans notre vie. Les nouveaux symptômes, les modifications du traitement, et les impacts sur les aspects personnels et professionnels de la vie peuvent remettre en question l'acceptation initialement acquise.


Il est donc essentiel de maintenir un dialogue intérieur ouvert, d'être bienveillant envers soi-même et de chercher un soutien continu, que ce soit par des professionnels de santé, des groupes de soutien ou des proches. L’acceptation nécessite une adaptation et une réévaluation constante pour s'aligner avec la réalité changeante de la maladie.


L'acceptation est un voyage, pas une destination. Prenez le temps de voyager.

 

 


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