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POESIE


« Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. »


Ainsi Charles Baudelaire parlait-il de la douleur dans son « Recueillement » issu des «Fleurs du mal ». Sans prétendre lui arriver à la cheville, son œuvre m’a inspirée, hier, à ma pause de midi.


En voici le résultat :

 

ABDICATION

 

Sois sage, O ma douleur, et fais-toi plus subtile.

Apprends le pas de danse d’un raton d’opéra :

Sur la pointe des pieds, rends-moi la vie facile,

Que ton art pernicieux apprenne les entrechats.

 

Ou lorsque les badauds s’amusent sans détours,

Rejoins leur troupe hilare, calque tes pas aux leurs

Ignore-moi un peu, prends le large à ton tour.

Prive-moi de ta présence seulement quelques heures.

 

Loin de moi, mène ta vie délétère. Abdique !

Que la couronne qui ceint ta permanence royale

Redescende à ta bouche et, d’un geste magnifique,

 

Abolisse, bâillon, ta puissance infernale.

Ravale tes prétentions sur ma pauvre personne

Et libère-moi enfin de ce qui m’emprisonne.

 

V. 04.04.2024

 

 

 

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