A priori peu répandus, les troubles génito-urinaires touchent 5% des femmes fibromyalgiques.
Ces dernières présentent des douleurs de la sphère génito-urinaire comme
Une vulvodynie, c’est-à-dire des douleurs à la vulve avec des démangeaisons et des brûlures au niveau des petites lèvres (aussi appelé vulvite) ou de l’orifice vulvaire et de sa périphérie (aussi appelé vestibulite) sans cause apparente. Les muqueuses peuvent être irritées ou non.
Des spasmes vaginaux ou des crampes vaginales.
Des douleurs ressenties pendant et après les rapports sexuels (appelé dyspareunie) avec ou sans sécheresse vaginale.
Un besoin d’uriner très fréquent avec une urine souvent concentrée (vessie hyperactive) : les contractions musculaires incontrôlées se répercutent jusque dans la vessie et créent la sensation d’un besoin d’uriner fréquent et inconfortable pouvant provoquer des fuites de jour comme de nuit.
Des picotements urinaires.
Des difficultés lors de la miction (dysurie), accompagnée parfois de douleurs et de brûlures. La vessie ne se vidant pas normalement, la dysurie peut entraîner des fuites et une irritation des parois.
Des brûlures urinaires avec ou sans infection.
Des infections urinaires à répétition dans le cadre d’une cystite interstitielle chronique : la cystite interstitielle chronique se déclenche suite à une trop forte concentration de l’urine dans la vessie et peut occasionner des fuites urinaires.
Et enfin, des spasmes de la vessie.
Tous ces troubles génito-urinaires présentent une aggravation prémenstruelle.
L’apparition de symptômes génito-urinaires chez les patients atteints de fibromyalgie a conduit au développement d’un outil d’évaluation sensorielle connu sous le nom de Fibromyalgia Bladder Index. Cet outil de classement permet aux patientes atteintes de fibromyalgie et aux médecins d’évaluer les symptômes de la vessie.
Quels sont les causes des problèmes génito-urinaires ?
Certains scientifiques expliquent que les problèmes vésicaux causés par la fibromyalgie pourraient être neurologiques. En effet, les troubles neurologiques affectent le système nerveux du corps. Ce dernier joue un rôle important dans la régulation du stockage de l’urine dans la vessie et peut ainsi entraîner des incontinences urinaires.
De plus, les douleurs et les contractions musculaires que subissent les personnes touchées par la fibromyalgie pourraient être un autre facteur en cause dans l’incontinence urinaire. En effet, ces douleurs musculaires pourraient créer une impression d’avoir un besoin pressant d’uriner ou de devoir uriner fréquemment.
Les problèmes digestifs souvent causés par la fibromyalgie peuvent également provoquer des signaux contradictoires envoyés à la vessie.
Comment traiter les problèmes génito-urinaires ?
Afin de prévenir les problèmes d’incontinence urinaire, il ne faut surtout pas limiter son hydratation mais éviter certaines boissons comme l’alcool, les boissons contenant de la caféine, les boissons gazeuses et les jus de fruits.
Certains aliments sont également à éviter tels que les agrumes, les aliments épicés, le vinaigre ou encore le chocolat.
Un autre conseil : ne buvez plus après le dîner et allez systématiquement aux toilettes avant de vous coucher afin de limiter les envies nocturnes d’uriner.
De plus, plusieurs moyens permettent de limiter les problèmes liés à une vessie hyperactive, dont le fait de faire des exercices de rééducation de la vessie.
Ces derniers permettront de limiter les envies d’uriner. Les exercices de Kegel peuvent vous aider : couché sur le dos, genoux fléchis, à l'expiration, contractez les muscles du plancher pelvien au maximum comme pour retenir l'urine et les gaz. Tenez la contraction 5 secondes en respirant normalement, puis relâchez avec un repos de 10 secondes entre chaque contraction. En maintenant le plancher pelvien contracté pendant quelques secondes, il est possible de reprogrammer le signal envoyé au cerveau par les capteurs présents sur les parois de la vessie. Cela permet d’atténuer l’urgenturie de la vessie.
Mais il existe aussi des traitements médicamenteux. Certains traitements spécifiques peuvent vous aider à réduire le nombre de fois où vous devez uriner et permettent également de limiter les fuites. Ces traitements font partie d'une classe pharmaceutique particulière, les anticholinergiques.
Si vos troubles de la vessie vous handicapent au quotidien, parlez-en à votre médecin. Il recommandera, dans un premier temps, ce qu’on appelle des mesures conservatives (rééducation de la vessie, changement de mode de vie…).
Néanmoins, si ces mesures s’avèrent inefficaces, la prise d’un médicament peut être la prochaine étape. Enfin, si les symptômes persistent ou s’aggravent, des procédures chirurgicales existent.
De plus, afin de calmer les cystites, il peut être intéressant de suivre un entraînement vésical qui utilise des techniques de relaxation pour entraîner la vessie à se vider à des moments précis. La rééducation pelvi-périnéale peut aider à soulager les spasmes musculaires dans la cavité pelvienne, d'où son intérêt dans le traitement de la cystite interstitielle.
Utile à la fois pour traiter l’incontinence et les douleurs articulaires, la balnéothérapie est particulièrement indiquée pour soulager les symptômes de ces deux affections. La thérapie par l’eau possède de nombreux bienfaits, notamment celui de permettre aux patients de bénéficier d’un bien-être certain le temps d’une séance. Bienfaits psychologiques et physiologiques participent de concert à la lutte contre la maladie.
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