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RESILIENCE

La résilience est, à l’origine, un terme de physique qui définit la capacité de résistance d’un corps ou d’un matériau à un choc ou à une déformation. En psychologie, la résilience se définit par un phénomène qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre conscience de cet évènement de façon à ne plus vivre dans le malheur et à se reconstruire d’une façon plus au moins acceptable. Le terme “résilience” a été largement médiatisé par le livre « Un Merveilleux Malheur » de Boris Cyrulnik et est désormais très utilisé dans le langage.


La résilience n’est pas un phénomène inné. C’est une qualité que les individus tendent à développer tout au long de leur vie. Certaines personnes sont d’ailleurs plus avantagées que d’autres. Celles qui ont grandi dans un climat familial et social sécurisant et encourageant auront plus de chance d’être résilientes, mais ce n’est pas une vérité absolue. 


Ainsi, la résilience : 

  • N’est jamais absolue, totale ou acquise. Cette capacité à surmonter les épreuves résulte d’un processus dynamique et évolutif au cours duquel l’importance d’un traumatisme peut être dépassé par les ressources de l’individu, 

  • Varie selon les circonstances, la nature des traumatismes, les contextes et les étapes de vie. 


Peut-on apprendre à devenir plus résilient ? La résilience n’étant pas innée et notre  cerveau ayant la capacité d’être modifié, nous pouvons nous y entrainer !  


Les experts expliquent la résilience grâce à un concept nommé “le locus de contrôle”. Les individus peuvent avoir un locus de contrôle interne, externe ou qui se situe quelque part entre les deux. 


Il existe donc deux types de locus : 

  • Le locus de contrôle interne. Les individus qui ont un locus de contrôle interne développé sont convaincus que leurs performances et leur sort dépendent surtout d’eux-mêmes, 

  • Le locus de contrôle externe. Ces personnes pensent, au contraire, que les évènements qui les affectent dépendent avant tout de facteurs externes, qui sont hors de leur contrôle. 


Plus concrètement, le locus de contrôle, qu’il soit interne ou externe, indique la manière dont un individu se perçoit comme exerçant une influence sur les évènements de sa vie et sur leurs résultats. Une personne dont le locus de contrôle est externe attribuera à la chance, au hasard, au monde, le contrôle des évènements de son existence. Quant aux personnes ayant un locus de contrôle interne, elles penseront que leurs actions déterminent ce qui se passe dans leur vie. 


Mais alors, est-il possible d’augmenter sa résilience et déplacer son locus de contrôle vers l’intérieur quand il est plutôt tourné vers l’extérieur ? 


Voici quelques mesures qui peuvent vous aider à développer votre résilience : 


  • Se fixer des objectifs réalistes, réalisables et les concrétiser. C’est quelque chose que j’apprends à mes élèves au cours de gestion de leur projet personnel. Pour cela, vous pouvez utiliser la technique SMART : Spécifique, Mesurable, Accessible, Réaliste et Temporellement raisonnable. En vous fixant des objectifs répondant à cette technique, ils deviennent plus faciles à atteindre. Plus vous concrétisez vos buts et objectifs, plus vous apprenez à vous faire confiance et à gagner en estime de vous. 

 

  • Cultiver une image de soi positive et avoir confiance en ses propres capacités.  Les individus ont tendance à être plus durs avec eux-mêmes qu’avec leur entourage. Il est essentiel de ne pas tomber dans l’autocritique. Diriez-vous à un proche qu’il n’est bon à rien ? (J’espère que non !) Ainsi, pratiquez envers vous-même l’auto-encouragement et ayez confiance en vos capacités ! Prenez l’habitude de vous endormir en pensant à une petite victoire de votre journée et félicitez-vous.

 

  • Comprendre et gérer ses émotions. Il est vrai que les émotions sont complexes, mais il n’est pas nécessaire de les rendre encore plus complexes qu’elles ne le sont. Il est essentiel de prendre du recul et d’apprendre à analyser ses émotions. Pourquoi la tristesse apparaît-elle dans cette situation ? En développant une meilleure compréhension de soi, vous devenez maître de vous-même et pouvez ainsi échapper à l’emprise d’émotions que vous ne parvenez pas à identifier. (Pas toujours facile à faire, surtout si l’on est hypersensible ! Mais cela se travaille…)

 

  • Adopter un dialogue honnête et calme avec soi-même. Parler avec les autres est tout aussi important que de se parler à soi-même. En tentant de dialoguer calmement et de façon douce avec vous-même, vous pourrez accepter plus facilement vos émotions. Il sera aussi plus facile d’en faire de même avec votre entourage, sans tenter de dissimuler vos intentions, vos rancœurs ou vos attentes. Devenez votre meilleur(e) ami(e).

 

  • Augmenter sa capacité à résoudre des problèmes. Lorsque vous êtes face à un nouveau défi, il est essentiel de l’accepter et de faire de son mieux pour le résoudre. En consacrant du temps et de l’énergie à résoudre un défi, vous développez votre capacité à surmonter les épreuves de la vie. En réussissant ne serait-ce que de petits défis, vous reprendrez confiance en vos capacités. Ne vous lancez pas des défis insurmontables : l’ascension d’une montagne commence toujours pas un premier pas !

 

  • Maintenir des liens forts avec son entourage.  Parfois, malgré tous les efforts que nous pouvons déployer, nous avons simplement besoin de support. Ainsi, le fait de cultiver des relations fortes avec son entourage nous permet de nous sentir bien et en sécurité. Une connexion forte avec les autres peut apporter d’énormes bénéfices en ce qui concerne notre capacité à nous remettre des épreuves difficiles. Si vous vous sentez seul(e), tâchez de recréer du lien… en participant à un groupe de parole, par exemple ; en devenant bénévole dans une association…


Le concept de résilience peut-il s’appliquer aux patients atteints de maladies chroniques ? 


Quand on est atteint d’une maladie chronique, il est essentiel de distinguer l’affrontement de la maladie dans la synchronie, c’est-à-dire l’annonce du diagnostic, les traitements… et la résilience. Après cette annonce, il faut se reconstruire. La vie ne sera plus la même, le patient va devoir composer avec la maladie. 


Pour cela, il doit se sentir en sécurité. Les patients qui, dans le passé, ont été sécurisés, auront davantage de résistance à la douleur. L’inverse est tout aussi vrai. Il est donc important d’identifier le lieu dans lequel on se sent le plus sécurisé. Pour certains patients, l’hôpital peut être source d’angoisse, ils seront donc mieux chez eux dans la mesure du possible. Pour d’autres, l’environnement médicalisé peut être plus sécurisant car ils s’y sentent davantage pris en charge et épaulés. Personnellement, je n’ai jamais bénéficié d’un suivi dans une clinique de la douleur et j’avoue ne pas trop aimer l’hyper médicalisation, mais je sais que c’est dû à mon éducation. Je cherche par tous les moyens à vivre le plus naturellement possible, sans renoncer aux traitements quand ils s’avèrent nécessaires.


De la même manière, il est primortdial de choisir les personnes avec lesquelles on se sent le mieux. Pour certains patients, ce sera le psychiatre ou le psychologue, pour d’autres le compagnon ou la compagne… C’est au patient de décider. Il n’y a pas de réponses dans l’absolu. Après avoir tenté les psys qui m’ont réellement aidées pendant un certain temps, aujourd’hui, je préfère largement dialoguer avec mon époux… ou vous!


Un patient qui ne se laisse pas envahir par la maladie, par la détresse qu’elle peut susciter et qui mobilise des stratégies pour réguler ses émotions négatives, pour résoudre les problèmes que peut poser la maladie dans la gestion du quotidien, dans sa vie familiale, sociale ou professionnelle, ou encore qui suivra correctement les traitements qui lui seront proposés, se montrera plus résilient et donc, acceptera plus facilement cette dernière. 


Affronter la maladie ensemble permet également de devenir plus résilients… parce que je crois que l’union fait la force : je ne suis pas Belge pour rien !


 


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