D’après une enquête menée en 2019, plus d’un malade chronique sur 5 reconnait avoir des relations plus compliquées avec son partenaire depuis l’apparition de la maladie. En effet, le patient peut souffrir de l’indifférence de son conjoint qui, peu ou pas renseigné, éprouve de la difficulté à être empathique. Le malade peut aussi ne plus avoir assez d’énergie pour consacrer du temps et de l’attention à son partenaire, ce qui peut conduire à des tensions dans le couple. Par conséquent, les conflits conjugaux suscitent du stress, des émotions désagréables de colère ou de tristesse, de la frustration ou de l’anxiété qui risquent d’aggraver les symptômes de la maladie.
L’une des pierres d’achoppement dans la relation de couple est la perturbation de la vie intime. Les symptômes de la fibromyalgie et particulièrement la fatigue et les douleurs chroniques peuvent, en effet, entraîner une baisse de désir sexuel. En conséquence, beaucoup de personnes vont réduire ou arrêter les rapports intimes, simplement parce qu’elles ont peur d’avoir mal. Mais aussi parce que leur état de fatigue, un mal-être physique et émotionnel, agit sur leur libido.
Les patients atteints de fibromyalgie semblent également rencontrer une plus grande difficulté à atteindre l’orgasme. Cela peut s’expliquer par le fait que, puisque le seuil de ressenti de la douleur est abaissé dans cette maladie, le seuil de ressenti du plaisir est à l’inverse augmenté. Il faudra donc une stimulation plus intense pour ressentir le plaisir.
D’autres inconvénients tels que l’absence de lubrification faute de désir ou encore l’hypersensibilité de la peau n’aident pas non plus à un rapprochement tactile. Les antidépresseurs qui peuvent être prescrits ont une action sur la douleur chronique, mais participent aussi à la baisse du désir, de même que les anxiolytiques ou des antalgiques majeurs de type Tramadol®.
Or, les thérapeutes savent que favoriser un retour à une vie sexuelle épanouie compte dans la diminution des symptômes. Faire l’amour contribue à la détente musculaire, améliore le moral et apaise les souffrances physiques par la libération des médiateurs, comme la sérotonine et les endorphines. Il faut, bien sûr, veiller à prendre quelques précautions : éviter les mouvements brusques, favoriser les préliminaires et privilégier les positions dites passives, qui vont respecter le corps meurtri. A la moindre douleur, il est important de communiquer avec son partenaire. Cela évitera de ne pas céder à une politique de l’évitement et permettra de retrouver une sexualité tendre et complice, à son rythme.
Ce dont je suis certaine, en tous cas, c’est que la COMMUNICATION est la seule issue aux relations humaines quelles qu’elles soient. Pourquoi ne pas envisager cela comme un nouveau départ, un nouvel amour à conquérir ? Cela pourrait même pimenter votre nouvelle vie intime. Il n’y a pas que la maladie qui fait changer les choses : l’âge et la durée aussi font se transformer les relations amoureuses. Faire preuve d’inventivité, d’imagination, d’amour sincère au-delà de la « performance sexuelle » est peut-être une clé d’épanouissement et de complicité du couple.