LES BLESSURES EMOTIONNELLES
- Violaine Desmette
- 27 mars
- 3 min de lecture

La fibromyalgie est une maladie neurologique chronique caractérisée par des douleurs diffuses, une fatigue persistante, ainsi que des troubles du sommeil, cognitifs et émotionnels. Bien que ses mécanismes soient encore en cours d’exploration, les dernières recherches mettent en évidence une perturbation du système nerveux central, notamment dans le traitement et la régulation de la douleur.
Au-delà des aspects purement médicaux, certaines approches holistiques s’intéressent aux dimensions émotionnelles qui peuvent accompagner ou amplifier l’expérience de la maladie. Il ne s'agit pas de réduire la fibromyalgie à une origine psychologique, mais de reconnaître que des blessures émotionnelles non résolues peuvent parfois influencer la manière dont nous vivons notre corps, notre douleur, et notre rapport à nous-même.
Dans cette optique, les travaux de Lise Bourbeau, auteure de Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, offrent une grille de lecture intéressante. Elle identifie cinq blessures fondamentales : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison et l’injustice. Sans faire de lien de cause à effet, on peut explorer comment ces blessures résonnent dans le vécu émotionnel de nombreuses personnes.
1. La blessure de rejet
Cette blessure se développe très tôt dans la vie, parfois dès la naissance. Elle crée chez la personne le sentiment de ne pas avoir sa place, de ne pas être désirée ou acceptée. Cela engendre une peur profonde d’être rejetée ou mise à l’écart, menant souvent à des comportements d’évitement ou de retrait. Elle adopte alors le masque du fuyant, préférant disparaître plutôt que risquer d’être rejetée.
2. La blessure d’abandon
Née d’un manque de présence, d’attention ou de soutien affectif, cette blessure provoque une peur intense de la solitude. Elle entraîne une forte dépendance émotionnelle, un besoin d’être entouré, rassuré, soutenu en permanence. La personne adopte souvent le masque du dépendant, qui cherche constamment l’amour et la présence de l’autre pour se sentir en sécurité.
3. La blessure d’humiliation
Cette blessure prend racine dans des expériences où l’individu a été rabaissé, critiqué ou jugé, notamment en lien avec le corps, les besoins ou les envies. Elle développe un fort sentiment de honte ou de culpabilité. Le masque du masochiste se met alors en place : la personne tend à se sacrifier, à se restreindre ou à se faire passer après les autres, par peur d’être de nouveau humiliée.
4. La blessure de trahison
Elle se forme lorsque la confiance placée en une figure importante est rompue, souvent dans le lien avec le parent du sexe opposé. Cette blessure donne naissance à un besoin fort de contrôle, une difficulté à déléguer ou à faire confiance. Le masque du contrôlant apparaît : la personne veut tout maîtriser pour éviter d’être à nouveau déçue ou trahie.
5. La blessure d’injustice
Cette blessure se développe dans des environnements perçus comme froids, exigeants ou rigides, où l’expression des émotions n’était pas permise. Elle conduit à un perfectionnisme prononcé, à une grande exigence envers soi-même et une difficulté à montrer ses faiblesses. Le masque du rigide se manifeste : la personne cache ses émotions derrière une façade de force et de maîtrise.
Si l’on considère la fibromyalgie comme une maladie à part entière, avec une base neurologique bien réelle, il n’en reste pas moins qu’un accompagnement émotionnel peut s’avérer bénéfique pour mieux vivre avec. La prise de conscience et l’acceptation de ces blessures – sans culpabilité – peuvent faire partie d’un chemin de mieux-être global.
Des approches telles que la méditation, la sophrologie, l’EFT ou encore l’art-thérapie peuvent accompagner le travail médical et soulager certaines tensions émotionnelles, en douceur.
Ainsi, comprendre les liens entre notre vécu émotionnel et notre santé globale ne revient pas à nier la réalité biologique de la maladie, mais permet d'explorer des pistes complémentaires de soutien et d'apaisement.